Métiers à tricoter Stoll

Comment êtes-vous arrivé chez B. Solfin ?

Je suis arrivé il y a précisément 10 ans lorsque mon père ; jusque là tricoteur chez B. Solfin a proposé ma candidature à son départ à la retraite. J’ai intégré l’entreprise familiale en 2007 et débuté ma carrière comme bonnetier à La Verrie.

J’ai commencé sur la maintenance de métiers à tricoter des années 80 composés de lecteurs à bande…

Comment devient-on programmeur/tricoteur, quelle formation avez-vous suivi ?

C’est sur les années qu’on devient un tricoteur.

En ce qui me concerne, le métier de tricoteur s’est transmis de père en fils. J’ai eu la chance de recevoir une formation de 6 mois par mon père.

L’apprentissage de ce métier est continuel et ce fait par l’expérience.

Je n’ai pas suivi de formation de « tricoteur » à l’école mais je suis titulaire d’un BTS en maintenance industrielle. J’ai débuté ma carrière à 23 ans par de la maintenance de machines agro-alimentaire. La connaissance des équipements techniques et électriques m’a  permis d’apprendre rapidement la maintenance des métiers à tricoter.

De plus, j’ai eu l’opportunité de réaliser une formation à l’IFTH (Institut Français du Textile et de l’Habillement) pour apprendre les bases de la maille. Par la suite, j’ai suivi des formations en interne avec le fabricant Stoll pour apprendre la programmation. »

Vous avez travaillé sur les deux ateliers de tricotage de Vendée et Normandie, racontez-nous.

« Quelques années après mon intégration, nous avons souhaité investir dans des machines plus performantes pour créer de nouveaux modèles. 

En 2010, B. Solfin a racheté l’atelier de tricotage PHILIPS en liquidation. Nous avons sauvé une vingtaine d’emploi dont des bonnetiers/tricoteurs. Il y a trois ans, j’ai quitté la Vendée pour rejoindre l’atelier de Normandie.

Depuis, je travaille en binôme avec René Marc, le Responsable des métiers à tricoter Stoll. Son expérience est très aidante et enrichissante au quotidien. Il m’a formé sur la maille et m’a permis de me perfectionner dans mon métier. J’ai appris à monter des panneaux complètement en forme, ce que je ne pouvais pas faire avant car nous n’avions pas le matériel adéquat.

En quoi consiste la programmation ?

La programmation consiste par l’intermédiaire d’un ordinateur à définir chaque nœud/maille ligne à ligne.

Cette étape est très complexe car si le fil a une élasticité différente, il faut revoir le programme car les mensurations peuvent varier.

Chantal, la styliste réalise des panneaux shopping et tendance et nous donne des directives pour que l’on réalise des essais de maille : panneaux carrés ou rectangles, tests de couleurs, épaisseurs, textures… Nous adaptons par exemple le nombre de fils en fonction de la saison. En hiver naturellement l’épaisseur de fils est plus importante qu’en été.

Nous réalisons plusieurs essais que nous proposons à la styliste. Une fois le choix effectué, nous descendons des panneaux en coupé cousu ou en forme. Lorsque le prototype est validé,  nous l’affinons (finitions : fentes, poches, dimensions, etc.) afin qu’il soit parfait. Nous calculons le temps de tricotage, pour définir le prix et voir avec la styliste si le modèle vaut la peine d’être réalisé.

Quel est le rôle d’un technicien/tricoteur chez B. Solfin ?

En parallèle de la fonction de programmeur, un technicien/tricoteur chez B. Solfin est garant du bon déroulement de la production.

Nous sommes deux à travailler sur les métiers à tricoter Stoll : René Marc (le responsable) et moi même. Notre parc machines de métiers à tricoter est mis en route à partir de 6h jusqu’à 19h pour optimiser la fabrication. Il faut toujours un technicien qui puisse intervenir rapidement, sinon c’est toute la production qui est arrêtée.

Nous sommes chargés de résoudre les problèmes techniques qui peuvent survenir au cours de la journée de production : panne de machine, problèmes de tricotage sur une matière, une couleur…

Nous modifions les réglages sur les métiers à tricoter pour les rendre plus performants et ainsi éviter les panneaux abîmés sur les lisières, les fils qui craquent, les aiguilles qui cassent, les bourrages de fils… Nous veillons donc à ce que la production soit optimale !

Quel entretien nécessite les métiers à tricoter Stoll ?

Comme une voiture, nos machines ont besoin d’un bon entretien pour qu’elles fonctionnent correctement et qu’elles durent

J’aime les machines et les voitures et je les bichonne avec autant d’amour !

Je passe l’aspirateur au moins 2h par jour sur les métiers à tricoter pour aspirer les mitons de poussière et les restes de fibres.

 Connaissez-vous un homme qui passe autant l’aspirateur par jour ? :-) (rires)

De plus, on huile quotidiennement toutes les aiguilles et toutes les parties mécaniques qui sont en mouvement.

Une fois par an, nous démontons complètement les machines et toutes les aiguilles. Les fils mélangés à l’huile forme une pâte qui fait que les aiguillent ne coulissent plus correctement. On graisse également toutes les parties mécaniques qui ne sont pas graissées quotidiennement.

Technicien/Programmeur, tricoteur, mécanicien, expert de l’aspirateur…quelles qualités sont requises pour exercer votre métier ?

La polyvalence et le goût pour le challenge !

Chaque saison est  un nouveau défi : réflexion, réalisation et mise au point des modèles nous stimulent et nous forment continuellement.

Lorsqu’il y a des nouvelles mailles et des nouvelles demandes techniques, nous testons, nous essayons de trouver des solutions ou bien nous modifions le prototype en concertation avec la styliste. Si nous rencontrons des difficultés techniques, nous nous rapprochons de Stoll pour obtenir des conseils techniques.

Il nous arrive de détricoter un échantillon de maille que la styliste a repéré pour comprendre comment la maille a été tricotée en vue de déterminer un nouveau motif. Il faut en plus être curieux et patient !